Ce mardi 30 mai a eu lieu la première réunion de la Commission spéciale chargée du suivi du redressement des comptes du régime unifié d’assurance maladie, maternité (RUAMM) : méthodologie et calendrier de travail, volonté d’avancer collectivement et en responsabilité, impératif de trouver une solution, tels sont les échanges qui ont eu lieu au Congrès.

La Commission spéciale est composée de trois collèges. Un collège « Politiques » formé de 16 représentants, un collège « Employeurs » formé de 7 représentants d’Agissons Solidaires et d’un collège « Salariés », également composé de 7 représentants. Cet espace de travail entre les élus du Congrès et les représentants socio-économiques doit permettre de trouver des solutions partagées et acceptées par tous.

Objectif : conduire une « réforme globale de la santé et de la protection sociale de la Nouvelle-Calédonie »…« en apportant des réponses concrètes et soutenables à l’équilibre du régime du RUAMM, en tenant compte des deux principaux aspects : les recettes ET les dépenses »

Désormais, la voix des travailleurs indépendants est portée auprès des décideurs et pèse dans les débats qui s’ouvrent. Ils doivent aboutir d’ici le 31 décembre.

Au nom du collectif Agissons Solidaires, Elizabeth RIVIERE a pris la parole lors de cette première réunion de la Commission spéciale :
«Rappelons que si le mouvement Agissons Solidaires a su rencontrer autant d’écho, c’est bien parce qu’il a touché le cœur de milliers de travailleurs qui souffrent d’une absence cruelle de perspectives et d'une économie locale à l'attractivité défaillante. »… « Une réforme est donc nécessaire, nous sommes tous d'accord, mais elle doit tenir compte des réalités et des contraintes des travailleurs indépendants. Il ne s'agit pas de les opposer aux salariés, il s'agit de reconnaître leurs différences, leur volonté de pouvoir continuer à choisir le régime qui leur convient et la spécificité de leurs métiers et de leur mode de rémunération.»

Il aura fallu 3 mois pour voir se concrétiser un engagement pris début mars, dans le protocole de sortie de crise mettant fin à une mobilisation massive des travailleurs indépendants et d’une trentaine d’instances représentatives, tous réunis sous la bannière du collectif Agissons Solidaires. A Nouméa, Koné, Bourail, Poindimié et Lifou 9 000 manifestants artisans, agriculteurs, commerçants, professionnels de santé s’étaient unis pour que le projet de réforme, dont le vote étaient imminent au Congrès, ne passe pas en l’état.

En effet, la mobilisation considérait qu’en l’état la proposition de réforme :

• était injuste, car elle pesait essentiellement sur les travailleurs indépendants qui voyaient leurs cotisations augmenter brutalement
• était insupportable, car les plus petits revenus étaient les plus impactés parmi les actifs (pour le cas des artisans : 40% avaient un revenu inférieur au SMG (156 600 F) en 2021, soit 4 300 artisans… cette proportion ayant augmenté de manière alarmante depuis 2020 : +10 points.)
• aggravait la situation économique de la Nouvelle-Calédonie, dans un contexte déjà difficile et incertain.

La prochaine réunion de la Commission spéciale est prévue mi-juin, avec une présentation de la CAFAT de ses données chiffrées.
A suivre…